Anarchisme

L'anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et pratiques anti-autoritaires.



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Définitions :

  • Société sans État. Fraternité est sa devise; Doctrine politique qui érige habituellement de gouvernement l'absence de toute autorité (source : fr.wiktionary)
  • anarchiste - Qui a rapport à l'anarchisme; Celui ou celle qui professe, qui pratique l'anarchisme (source : fr.wiktionary)
Illustration du livre Le principe anarchiste de Pierre Kropotkine (1913)

L'anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et pratiques anti-autoritaires[1]. Fondé sur la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et le refus de toutes contraintes découlant des institutions basées sur ce principe[2], l'anarchisme a pour but de développer une société sans domination, où les individus coopèrent librement dans une dynamique d'autogestion[3].

Étymologie

Article détaillé : Étymologie du terme anarchie.

Le terme anarchie est un dérivé du grec «ἀναρχία» («anarkhia») [4]. Composé du préfixe a- privatif an- (en grec αν, «sans», «privé de») et du mot arkhê, (en grec αρχn, «origine», «principe», «pouvoir» ou «commandement») [5][6]. L'étymologie du terme sert à désigner par conséquent, en général, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par «absence de principe[7]», «absence de règle[7]», «absence de chef[8]», «absence d'autorité[2]» ou «absence de gouvernement[6]».

Dans un sens négatif, l'anarchie évoque le chaos et le désordre, l'anomie[9]. Et dans un sens positif, un dispositif où les individus sont dégagés de toute autorité[9]. Ce dernier sens apparaît en 1840 sous la plume du théoricien socialiste Pierre Joseph Proudhon (1809-1865). Dans Qu'est-ce que la propriété ?, l'auteur se déclare anarchiste et précise ce qu'il entend par anarchie : «une forme de gouvernement sans maître ni souverain»[9].

Précurseurs de l'anarchisme

Article détaillé : Précurseurs de l'anarchisme.
Diogenes par John William Waterhouse.

Pour de nombreux théoriciens de l'anarchisme, l'esprit libertaire remonte aux origines de l'humanité[10]. À l'image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroa ou des Merina, des sociétés fonctionnent, quelquefois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police) [11] ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'autonomie, l'association volontaire, l'auto-organisation, l'aide mutuelle ou la démocratie directe[12].

Les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme[13]. Au taoïsme l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un parfait collectiviste et une critique de l'État ; Au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée[9].

Un courant individualiste et libertaire peut aussi être trouvé dans la philosophie de la Grèce antique, dans les rédigés épicuriens, cyniques et stoïciens[14].

Certains éléments libertaires du christianisme ont influencés le développement de l'anarchisme[15], surtout de l'anarchisme chrétien[16]. À partir du Moyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l'avènement sur terre d'un nouvel âge de liberté[9]. Des mouvements religieux, à l'exemple des hussites ou des anabaptistes s'inspirèrent fréquemment de principes libertaires[17].

Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières[18]. Au cours de la Révolution française, le mouvement des Enragés s'oppose au principe jacobin du pouvoir de l'État et propose une forme de communisme[19]. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l'État et la religion, les critiques du libéralisme et du socialisme[9]. Certains penseurs libertaires américains comme Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson et Walt Whitman, préfigurent l'anarchisme contemporain de la contre-culture, de l'écologie, ou de la désobéissance civile[20].

Définitions

Principes généraux

L'anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d'une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le dispositif social actuel.

L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre basé sur la coopération volontaire des hommes et des femmes libres et conscients qui ont pour but de faciliter un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe au premier.

À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle et/ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques.

Le «A» inscrit dans un «O», un des symboles de l'anarchisme de l'origine maçonnique

L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir cœrcitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la cœrcition.

L'ennemi commun de l'ensemble des anarchistes est l'autorité sous quelque forme qu'elle soit. L'État est le principal ennemi des anarchistes : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire). Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont par contre d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal défini par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée.

Certains Anarchistes dits «spontanéistes» pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui imposait l'État, l'ordre naturel auparavant contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le «A» inscrit dans un «O» («L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir», Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle-même affiliée à Rousseau). D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins «artificiel» que celui d'État. Ces derniers pensent que l'unique manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre cœrcitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'auto-organisation des individus par fédéralisme comme moyen donnant la possibilité la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs (votés en assemblée générale), rétermes (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue obligation.

Le rejet du centralisme, pour le fédéralisme, aboutit par conséquent à un projet d'organisation sociale fondée sur la gestion directe de sa propre vie et la décentralisation, où chacun est en mesure de participer à la vie commune, tout en conservant son autonomie individuelle, selon les conceptions quelquefois diamétralement opposées que s'en font les différents courants anarchistes.

Courants

À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur (traduction française) , œuvre beaucoup inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de l'ensemble des formes de gouvernements qui, selon lui, empêchent l'épanouissement des individus et les mènent à leur corruption. Les travaux de Max Stirner (qui refusait l'appellation "anarchiste") auront aussi un rôle particulièrement important dans le développement de l'anarchisme individualiste. Ce dernier publie en 1845 L'Unique et sa propriété, une œuvre en réaction contre la pensée hégélienne et post-hégelienne, qui va marquer durablement la pensée anarchiste.

Les libertaires considèrent qu'une société anarchiste devrait être construite sans hiérarchie et sans autorité ; les institutions telles que le capitalisme, la famille patriarcale, l'Église, l'État, l'armée sont qualifiées d'autoritaires (dans le sens d'une présence d'autorité par opposition au dispositif libertaire qui s'en passe) et contraires aux libertés individuelles.

Trois mouvements principaux existent au sein de la mouvance anarchiste, l'un socialiste, l'autre individualiste et le dernier syndicaliste. Il existe aussi d'autres tendances peu connues et plus récentes.

C'est dans l'espace délimité par ces conceptions, globalement peu représentatives de la totalité, que se situe la pensée anarchiste.

Aujourd'hui, il existe par conséquent de nombreuses théories anarchistes différentes. Différents groupes peuvent par conséquent se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, comme au niveau de leur philosophie politique, économique et sociale) différentes, ou alors opposées.

Courants socialistes

Manifestation d'anarchistes contre le chômage à New-York, 1914

Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutualisme, collectivisme, communisme, syndicalisme, mais également par conseillisme. L'abolition de la propriété et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance libertaire. Par propriété, on n'entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour d'autres afin d'en tirer des revenus (locations, lieux de travail... ). Ces courants, composés originellement de Proudhon (et ses successeurs), puis de Bakounine, étaient présents au sein de l'Association internationale des travailleurs (Première internationale), jusqu'à la scission de 1872 (où Bakounine et Karl Marx se sont trouvés opposés). L'anarchisme socialiste est reconnu comme une politique qui établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (par le biais du coopérativisme et du fédéralisme libertaire) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes.

Les cinq premières tendances (socialiste, communiste, syndicaliste, proudhonienne et insurrectionnelle) se rejoignent et cœxistent au sein des différentes associations libertaires. La totalité de ces courants se définit par une conception spécifique du type d'organisation militante indispensable pour avancer vers une révolution. Ils se méfient de la conception centralisée d'un parti révolutionnaire, car ils considèrent qu'une telle centralisation mène presqu'infailliblement à une corruption de la direction par l'exercice de l'autorité.

Courants individualistes

Article détaillé : Anarchisme individualiste.

Les individualistes libertaires, selon les tendances, considèrent au contraire que seul l'individu peut légitimement posséder son bien propre, soit par l'abolition de la propriété, soit par la possession individuelle, soit par la propriété privée[21]. Selon cette tendance, les institutions autoritaires doivent être supprimées, en les désertant ou en les combattant, la question principale est la liberté de l'individu face à l'oppression de la société (et de ses composantes). Les institutions intermédiaires, nées de la collaboration entre individus et susceptibles de tenir l'État en échec, sont reconnues avec bienveillance, pour tout autant bien entendu qu'elles ne participent pas à l'oppression étatique (exemple typique : les fabricants d'armes).

Les courants suivants, nés il y a peu de temps, voient leur appartenance au mouvement anarchiste critiquée (voir infra)

Courants écologistes

Articles détaillés : Anarchisme vert et Anarcho-primitivisme.

L'anarchisme écologiste rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes du communisme anarchiste) dans une mesure plus ou moindre, et forme un troisième pôle de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le retour à la nature (sous forme de société primitive ; ce courant s'inscrit dans la tendance individualiste), soit la mise sous contrôle par les individus de la technologie.

Courants indéterminés

Des courants récents, peu connus ou ayant leur autonomie propre, et ne rentrant pas dans le cadre des tendances précédentes existent.

Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle, c'est-à-dire qu'aucune institution (syndicale, communautaire, droit, ou autre) ou individu n'aurait à contraindre des formes d'organisation politiques libertaire différente. En particulier après la Seconde Guerre mondiale, apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent quelquefois assez radicalement des doctrines libertaires classiques.

Cette diversification de la philosophie anarchiste montre que l'anarchisme tend à se disperser selon l'attachement des penseurs à des sensibilités politiques ou philosophiques particulièrement diverses. Certes, toutes ces tendances ont en commun de rejeter le pouvoir et l'autorité, mais les «programmes» des différents courants sont quelquefois incompatibles entre eux (cependant, l'anarchisme n'étant pas monolithique, cela n'altère en rien le mouvement).

Conflits entre courants

Les tendances de l'anarchisme historique (anarchisme socialiste/syndicaliste/proudhonien/communiste et individualiste stirnerien) sont aussi les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique particulièrement riche, qui s'est construit au fil des décennies autour d'un militantisme et d'un activisme particulièrement vivaces. Elles forment toujours aujourd'hui le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s'associent quelquefois pour faire front commun aux seins d'organisations synthésistes.

Au sein du mouvement anarchiste, d'autres mouvements non respectant les traditions sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant reconnus comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent quelquefois mutuellement, les individualistes libertaires pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement (surtout dans le cas d'une organisation politique de type plateformiste.

Pour les courants libertaires respectant les traditions, les courants tels que le national-anarchisme, l'anarcho-capitalisme et l'anarchisme de droite sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l'anarchisme politique et historique, et qu'elles n'ont aucun point commun avec les leurs et leur sont même principalement opposées. La majorité estime aussi qu'ils emploient abusivement le terme «anarchisme». Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur promiscuité politique d'avec l'extrême-droite (pour la branche proche du néo-nazisme) ou l'incompatibilité de défendre le nationalisme et l'internationalisme, critique aussi faite à l'encontre des anarchistes de droite (François Richard considère en effet qu'Édouard Drumont ou Lucien Rebatet sont anarchistes). L'anarchisme de droite est aussi critiqué pour son incohérence et son inexistence comme mouvement politique (la grande majorité des auteurs cités comme des anarchistes de droite ne se sont en effet jamais revendiqués de ce mouvement qui est né bien après eux). Les critiques des anarcho-capitalistes contestent la possibilité de combiner l'anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant reconnu par eux comme une source d'exploitation. L'anarchisme chrétien est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d'oppression et d'aliénation.

Les anarcho-capitalistes rejettent aussi le national-anarchisme et l'anarchisme de droite, mais contrairement aux autres anarchistes qui condamnent le capitalisme comme source d'inégalités, ils en sont explicitement les partisans et limitent leur critique à l'État. Cette doctrine qui se revendique anarchiste et libérale peut se trouver rejetée par chacune de ces deux familles.

Vers une société anarchiste

Exemple d'action directe : Le London Social Centre, un squat politique initié par des anarcho-syndicalistes à Russell Square.

Le rejet des contraintes qui entravent l'individu, dans ses désirs ou ses besoins, aboutit à une remise en cause des institutions qui ont été créées, selon les anarchistes, pour perpétuer ces contraintes. L'État, le Capital, l'Armée et l'Église font parties de ces institutions que les anarchistes essaient de combattre (voire d'abattre). Ce combat contre l'autorité prend fréquemment la forme d'une action directe (un exemple en est le Do it yourself du mouvement punk), étrangère aux formes respectant les traditions de la lutte politique. En réalité, les dispositifs politiques contemporains étant fréquemment pourvus d'un pouvoir centralisé, le passage à l'anarchisme implique un changement radical. C'est pourquoi les anarchistes proposent l'abolition de ce dispositif par différents moyens : désobéissance civile, grève, résistance passive ou résistance active, hacktivisme, obstructionnisme, etc. Certains anarchistes considèrent qu'il faut préparer l'avènement d'une révolution sociale radicale (le recours aux armes pouvant être aussi quelquefois indispensable pour se défendre contre un dispositif oppressif, qui lui n'acceptera pas le droit aux individus de s'organiser pour déterminer par eux-mêmes leurs libertés), pour laisser les sociétés s'organiser sans maîtres et selon leurs besoins et désirs ; d'autres estiment qu'une révolution non violente est envisageable, avec une extinction progressive des pouvoirs.

Expériences historiques

L'anarchisme a influencé plusieurs expériences historiques.

En périodes révolutionnaires

En périodes non-révolutionnaires

Voir aussi Socialisme utopique

Sur ces diverses périodes expérimentales

L'échec de ces expériences sera dû, selon les anarchistes, à plusieurs facteurs externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, le trop faible soutien populaire ou international, la répression, les contraintes inhérentes à une situation de guerre révolutionnaire, les entraves de jacobins, de bolcheviques (pour les soviets en Russie), de staliniens lors de la Guerre d'Espagne.

Ces expériences parviennent cependant à réaliser, selon les anarchistes, de nombreux principes anarchistes, surtout en matière d'éducation libre, de libre collectivisation des terres et des usines, de liberté politique, etc.

Période contemporaine

En d'autres lieux et des périodes plus récentes, certains peuples se sont inspirés en partie de certains principes libertaires :

Culture contemporaine anarchiste

Les pratiques anarchistes sont entre autres le Do it yourself, le squat, la Free party... La totalité de ces pratiques forme une sous-culture qui est en grande partie une contreculture. Le web est utilisé pour partager sa bibliothèque (infokiosque) ou pour se tenir informé (indymedia).

Critiques de l'anarchisme

Selon le philosophe et historien des idées politiques d'orientation libérale Philippe Nemo, une société anarchiste est impossible à la fois sur le plan théorique et dans la pratique. Il constate que, tout au plus, on a pu observer seulement «de brefs exemples historiques» mais aucune réalisation durable. Il estime que cette impossibilité est définitive en se basant sur les questions posées au XIXe siècle par Lord Acton concernant la politique : Qui doit exercer le pouvoir et quelles doivent être ses limites. Selon lui, la réponse anarchiste, surtout des anarchistes socialistes, qui réunit un pouvoir sans limitation, exercé par le peuple dans son ensemble, sans que ce pouvoir ne soit confisqué par un individu ou un groupe d'individus, est principalement instable. Pour Nemo, cette solution ne peut pas durer car elle tend à devenir soit un dispositif totalitaire (prise de contrôle du pouvoir par un individu ou un groupe) soit une démocratie libérale (limitation des pouvoirs exercés par tous). À l'inverse de la réponse anarchiste, selon Nemo, ces deux réponses sont stables puisque, dans le premier cas, les pouvoirs de l'État sur tous permettent aisément son maintien au pouvoir, alors que dans le second, le «libéralisme rend envisageable l'existence d'opposants politiques, faisant vivre la démocratie»[24].

Voir aussi

Bibliographie

Histoire de l'anarchisme

Littérature anarchiste

Sources historiques

Philosophie

Filmographie

Liens externes

Catégorie Anarchisme de l'annuaire dmoz

Notes et références

  1. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. «Tel», 1992
  2. Sébastien Faure, Encyclopédie anarchiste, Paris, La Librairie Internationale
  3. Emmanuel de Waresquiel, Le siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle, Larousse, coll. «In Extenso», 1999
  4. Sur l'étymologie du terme anarchie, voir :
    (fr) Grand dictionnaire encyclopédique, Paris, Larousse, 1982 ;
    (fr) Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française, Bruxelles, Auguste Schnée, 1862 ;
    (en) Ernest Weekley, An Etymological Dictionary of Modern English, Vol. 1, Dover Publications, 1967
  5. Trésor de la langue française, Paris, CNRS Éditions
  6. Pierre Kropotkine, Encyclopædia Britannica, Londres, 1910
  7. Pierre Joseph Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ?, Paris, 1840
  8. Le Nouveau Petit Robert, Paris, Editions Le Robert, 1995
  9. Sylvie Arend, Christiane Rabier, Le Processus Politique : Environnements, Prise de Decision et Pouvoir, Ottawa, University of Ottawa Press, 2000 (ISBN 2760305031)
  10. Sur les origines de l'esprit libertaire voir :
    (fr) Jean Grave, La société mourante et l'anarchie, Paris, P. V Stock, 1893, p. 3
    (fr) Max Nettlau, Bibliographie de l'Anarchie, Paris, Stock, 1897
    (fr) Émile Armand, Qu'est-ce qu'un anarchiste? Thèses et opinions, Paris, éditions de l'anarchie, 1908, p. 43
    (fr) Pierre Kropotkine, La science moderne et l'anarchie, Paris, P. V Stock, 1913, p. 3
  11. Francis Dupui-Déri, L'anarchie en philosophie politique ; Réflexions anarchistes sur la typologie respectant les traditions des régimes politiques, Les ateliers de l'éthique, Vol. 2, n°1, 2007
  12. David Græber, Fragments of an Anarchist Anthropology, Prickly Paradigm Press, sur prickly-paradigm. com, 2004 (ISBN 0-9728196-4-9)
  13. Sur les racines taoïstes et bouddhistes de l'anarchisme, voir :
    (en) Robert Graham, Anarchism : A Documentary History of Libertarian Ideas, Black Rose, 2005 (ISBN 1551642506)
    (en) Peter Marshall, Demanding the Impossible : A History of Anarchism, Fontana Press, 2008 (ISBN 0006862454)
  14. Jean Préposiet, Histoire de l'anarchisme, Tallandier, coll. «Approches», 2005 (ISBN 2847341900)
  15. Pierre Kropotkine, La science moderne et l'anarchie, Paris, P. V Stock, 1913
  16. À propos de l'anarchisme chrétien, voir :
    (fr) Léon Tolstoï, Aux travailleurs, traduit du russe, par JW Bienstock, Paris, Stock, 1903
    (fr) Jacques Ellul, Anarchie et christianisme, Lyon, Atelier de création libertaire, 1988
  17. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Tome I, Paris, Gallimard, coll. «Tel», 1992 (ISBN 2070724980)
  18. Michel Antony, Ferments libertaires dans quelques rédigés utopiques, sur ac-besancon. fr, 2008
  19. À propos des Enragés, voir :
    Daniel Guérin, La lutte de classessous la première république, bourgeois et «bras nus» (1793-1797)
  20. (en) Peter Marshall, Demanding the Impossible : A History of Anarchism, Fontana Press, 2008 (ISBN 0006862454)
  21. La défense de la propriété privée se rapproche plus particulièrement de l'anarcho-capitalisme, dont l'appartenance au courant anarchiste reste discuté.
  22. [Argentine : leçons pour l'anarchisme - Actualité de l'Anarcho-syndicalisme]
  23. Alternative libertaire - Dossier Argentine : Mouvement populaire : En attendant la nouvelle vague
  24. Philippe Nemo, Histoire des Idées Politiques, PUF, 2003, p. 23-24.
  25. Increvables anarchistes
  26. ["Vivre l'Utopie - Vivir l'utopía", documentaire sur l'experience anarchiste d'espagne 1936


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