Humanisme

L'humanisme est un courant culturel européen qui s'est développé à la Renaissance. Renouant avec la civilisation gréco-latine, les intellectuels de l'époque manifestent un vif appétit de savoir.



Catégories :

Humanisme - Idéologie - Époque moderne

Recherche sur Google Images :


Source image : memo.fr
Cette image est un résultat de recherche de Google Image. Elle est peut-être réduite par rapport à l'originale et/ou protégée par des droits d'auteur.

Définitions :

  • Doctrine fondée sur la dignité de l'Homme. Elle prend forme à la Renaissance au sein d'une communauté d'érudits italiens qui... (source : collegeahuntsic.qc)
  • philosophie mettant en avant la valeur humaine, ses ressources et ses capacités d'évolution positive. (source : hypnose-ericksonienne)

L'humanisme est un courant culturel européen qui s'est développé à la Renaissance. Renouant avec la civilisation gréco-latine, les intellectuels de l'époque manifestent un vif appétit de savoir (philologie surtout). Considérant que l'Homme est en possession de capacités intellectuelles potentiellement infinies, ils considèrent la quête du savoir et la maîtrise des diverses disciplines comme nécessaires au bon usage de ces facultés. Ils prônent la vulgarisation de l'ensemble des savoirs, même religieux : la parole divine doit être accessible à toute personne, quelles que soient ses origines ou sa langue (traduction de la Bible en langue vulgaire par Érasme en 1516).

Ainsi, cet humanisme vise à diffuser plus clairement le patrimoine culturel, y compris le message religieux. Cependant l'individu, correctement instruit, reste libre et pleinement responsable de ses actes dans la croyance de son choix. Les notions de liberté (ce qu'on nomme le «libre arbitre»), de tolérance, d'indépendance, d'ouverture et de curiosité sont par conséquent indissociables de la théorie humaniste classique.

Par extension, on sert à désigner par «humanisme» toute pensée qui met au premier plan de ses préoccupations le développement des qualités principales de l'être humain. Une vaste catégorie de philosophies portant sur l'éthique affirme la dignité et la valeur de l'ensemble des individus, fondée sur la capacité de déterminer le bien et le mal par le recours à des qualités humaines universelles, surtout la rationalité[1], [2]. L'humanisme implique un engagement à la recherche de la vérité et de la moralité par l'intermédiaire des moyens humains, surtout les sciences, en solidarité avec l'humanité. En mettant l'accent sur la capacité d'auto-détermination, l'humanisme rejette la validité des justifications transcendantes, comme une dépendance à l'égard de la croyance sans raison, du surnaturel, ou de textes présentés comme d'origine divine. Les humanistes supportent une morale universelle fondée sur la communauté de la condition humaine[3]. L'humanisme est intégré comme composante dans une variété de dispositifs philosophiques plus spécifiques et dans plusieurs écoles de pensée religieuse.

L'humanisme et la philosophie

Dans l'acception actuelle, l'humanisme s'inspire de cette définition philosophique. On parle, par exemple, de l'humanisme «militant» de Voltaire, ou de Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach.

Depuis Montaigne, l'humanisme, ainsi conçu, a été un des éléments les plus constants de la pensée française.

Un courant humaniste en émergence depuis les années 69 est désigné sous l'appellation d'«humanisme environnemental», ou d'«écologie humaniste», développant une philosophie de l'évolution (voir humanisme évolutif).

"Bien que les formes dominantes d'humanisme soient agnostiques (et typiquement rejettent l'existence du surnaturel), l'ensemble des formes d'humanisme ne sont pas dans ce cas. " A titre d'exemple, le cartésianisme, c'est-à-dire la philosophie de Descartes, non seulement ne nie pas l'existence de Dieu, mais prétend en énoncer la démonstration (Méditations métaphysiques III et V). Dans les pays anglo-saxons, le terme sert à désigner le rejet de croyances basées seulement sur des dogmes, sur des «révélations» et intuitions, sur la mystique ou ayant recours au surnaturel, sans évidences vérifiables.

C'est un courant philosophique qui décrit la primauté de l'humain et des lois naturelles sur les croyances religieuses et la croyance en un (ou plusieurs) être (s) divin (s) surnaturel (s). On retrouve dans les organisations humanistes des athées, des agnostiques, des libre penseurs, des sceptiques mais aussi des croyants, qui affirment que l'éthique peut et doit exister sans qu'intervienne le fait religieux (justice immanente et Jugement Dernier).

Le sens contemporain du terme français, qui n'a pas vraiment varié depuis le XVIIIe siècle, est assez voisin de ce sens anglophone. D'autre part, le terme français d'humanisme au XVIIIe siècle a une connotation plus athée que le terme humaniste au XVIe siècle.

Les racines de l'humanisme moderne

Certains humanistes modernes voient dans l'humanisme de la Renaissance la prise de conscience d'un courant qui a des racines profondes non seulement dans le monde antique de l'Occident mais également en Asie. Confucius semble être l'un des premiers philosophes à exclure formellement le divin dans sa recherche de l'harmonie sociale : sa morale est totalement dépourvue de toute finalité métaphysique. De même, la version originale du bouddhisme (selon le canon de Pali) comprend la notion d'âme mais pas celle de divinités et son but reste l'accomplissement de l'homme.

Dans l'Antiquité grecque, Protagoras, affirmant que «L'Homme est la mesure de toute chose», illustre le scepticisme antique à l'égard des divinités. Démocrite, avec son explication purement matérialiste de la nature, selon lui constituée de minuscules particules, élimine aussi les dieux de sa vision de la réalité du monde. Épicure non plus n'a pas besoin de dieux pour établir son éthique. En 431 av. J. -C. , le stratège d'Athènes, Périclès, pour honorer les guerriers athéniens morts au combat lors de la Guerre du Péloponnèse, prononce une longue oraison funèbre dans laquelle n'est faite aucune mention aux dieux[4].

Critique de l'humanisme

À la Renaissance, des humanistes ont été liés au développement de la kabbale ainsi qu'à l'ésotérisme, ce qui provoqua des controverses. Marin Mersenne est resté célèbre pour avoir dénoncé une secte philosophique qui réunissait Mirandole, Cornelius Agrippa et Francesco di Giorgio.

Au XXe siècle, le théologien catholique Henri de Lubac a rédigé Le drame de l'humanisme athée : selon lui, l'humanisme athée exalte le libre-arbitre jusqu'à l'excès. Il dit que l'humanisme moderne forme une forme nouvelle de pélagianisme, c'est-à-dire une religion humaniste privée de grâce.

Lubac croyait que l'orgueil de l'être humain pour soi était la cause principale de l'athéisme moderne. Il écrivit que la doctrine humaniste athée conduisait immanquablement vers un manque d'humilité et un manque de charité.

Sur le plan éthique, les valeurs humanistes ont été critiquée par Pierre-André Taguieff comme étant prométhéennes. Selon lui, il déresponsabilise l'être humain et encourage des pratiques douteuses comme l'eugénisme[5].

À l'échelle mondiale, certains aspects de l'humanisme philosophique, mais aussi l'expression, ont été repris par le Mouvement Humaniste, fondé en 1969 par l'Argentin Mario Rodriguez Cobos. Les valeurs exprimées insistent sur la solidarité, la non-violence active, la non-discrimination, l'autogestion. En France, ce mouvement, dénommé désormais Parti humaniste, a été cité dans le Rapport parlementaire sur les sectes de décembre 1995[6].

Heidegger a critiqué l'humanisme à partir d'un questionnement qui se veut totalement radical dans sa fameuse "lettre sur l'humanisme" adressée à Jean Beauffret en 1946 : pour lui, l'humanisme ne pense pas de manière suffisante l'essence de l'être humain, restant à sa définition comme animale rationale. En réalité, il s'agirait de penser ce dernier dans son rapport à l'Être et par-là sortir de sa détermination métaphysique (celle-ci ayant en fin de compte mené à l'utilitarisme social, etc. ).

Liste d'humanistes par époque

1. XIVe siècle :

Pétrarque (1304-1374)
Boccace (1313-1375)
Coluccio Salutati (1331-1406)

2. XVe siècle :

Guarino Veronese (1374-1460)
Jan Van Eyck (vers 1390 - vers 1441)
François Philelphe (1398- 1481)
Nicolas de Cuse (1401-1464)
Lorenzo Valla (1407-1457)
Giovanni Pontano (1426-1503)
Giulio Pomponio Leto (1428-1497)
Guillaume Fichet (1433- vers 1480 ou 1490)
Marsile Ficin (1433-1499)
Léonard de Vinci (1452- 1519)
Johannes Reuchlin (1455-1522)
Jean Pic de la Mirandole (1463-1494)
Leon Baptiste Alberti (1404-1472)

3. XVIe siècle :

Machiavel (1469 - 1527)
Érasme (v. 1466-1536)
Guillaume Budé (1467-1540)
Thomas More (1478-1535)
Georgius Macropédius (1487-1558)
Guillaume Du Bellay (1491-1543)
Juan Luis Vivès (1492-1540)
François Rabelais (1494-1553)
Étienne Dolet (1509-1546)
Joachim Du Bellay (1522-1560)
Louise Labé (1524-1566)
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Étienne de La Boétie (1530-1563)
Michel de Montaigne (1533-1592)
Giordano Bruno (1548-1600)

4. XVIIe siècle :

Tommaso Campanella (1568-1639)
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637)
Thomas Hobbes (1588-1679)
Pierre Gassendi (1592-1655)
René Descartes (1595-1650)
Baruch Spinoza (1632-1677)
Jean Meslier (1664-1729)

5. XVIIIe siècle :

Giambattista Vico (1668-1744)
Montesquieu (1689-1755)
Voltaire (1694-1778)
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Denis Diderot (1713-1784)
David Hume (1711-1776)
Paul Henri Dietrich, baron d'Holbach (1723-1789)
Emmanuel Kant (1724-1804)
Nicolas de Condorcet (1743-1794)
Thomas Jefferson (1743-1826)
Jeremy Bentham (1748-1832)
Jean-Baptiste-Gaspard d'Ansse de Villoison (1750-1805)

6. XIXe siècle :

Auguste Comte (1798-1857)
Alexis de Tocqueville (1805-1859)
Ludwig Feuerbach (1804-1872)
John Stuart Mill (1806-1873)
Giuseppe Mazzini (1808-1872)
Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865)
Henri Dunant (1828-1910)
Émile Zola (1840-1902)
Ludwik Lejzer Zamenhof (1859-1917)

7. XXe siècle :

Bertrand Russell (1872-1970)
Albert Camus (1913-1960)
Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944)
Henri Grouès (dit l'Abbé Pierre) (1912-2007)
Jean Bost (1934-1995)
Marc Fumaroli (1932-)
Albert Schweitzer (1875-1965)
Pierre Bourdieu (1930- 2002)
Gilbert Simondon (1924-1989)
Albert Jacquard (1925-)
Jakob von Uexküll (1864-1944)
Théodore Monod (1902-2000)
Stefan Zweig (1881-1942)
René Etiemble (1909-2002)
Mario Rodríguez Cobos (1938-)
Rodrigue Tremblay (1939-)
Jean Ziegler (1934-)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Compact Oxford English Dictionary, Oxford University Press :
    «humanism noun 1 a rationalistic system of thought attaching prime importance to human rather than divine or supernatural matters. 2 a Renaissance cultural movement which turned away from medieval scholastic-ism and revived interest in ancient Greek and Roman thought.»
     .
  2. (en) Collins Concise Dictionary, HarperCollins :
    «The rejection of religion in favour of a belief in the advancement of humanity by its own efforts.»
     .
  3. (en) Definitions of humanism (subsection) , Institute for Humanist Studies. Consulté le 11 août 2008
  4. (fr) Thucydide, livre II
  5. «La philosophie dans le laboratoire», Le Monde, 15 juin 2007
  6. Rapport au nom de la Commission d'enquête sur les sectes, n°2468, Assemblée nationale (France)

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Humanisme.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 10/12/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu