Provo

Le mouvement Provo est un groupe contestataire ayant «animé» la vie politico-sociale des Pays-Bas dans les années 1965-1970 : se revendiquant écologique, ses actions sont fréquemment humoristiques.



Catégories :

Pays-Bas - Anarchisme - Manifestation - Mouvement social

Le mouvement Provo est un groupe contestataire ayant «animé» la vie politico-sociale des Pays-Bas dans les années 1965-1970 : se revendiquant écologique, ses actions sont fréquemment humoristiques.

«Les Pays-Bas ont vu naître, sous le nom de "provos", le premier mouvement de la jeunesse anarchiste et contestataire qui, à partir de 1968, devait s'étendre à la majorité des nations développées du monde et affluer çà et là en manifestations bruyantes et , quelquefois même, extrêmement violentes. [1]»

Historique

Les Pays-Bas sont en pleine mutation dans les années 1965 : comme d'autres pays ils connaissent une croissance économique sans précédent, les jeunes issus du baby-boom arrivent à l'âge adulte, depuis 1963 les jeunes ont accès à la pilule et les mouvements militants et contre-culturels sont nombreux.

Provo, en mai 1965, refuse l'organisation pyramidale et se forme en réseau informel. Au départ, pas plus d'une dizaine de jeunes : étudiants et travailleurs. Le nom du mouvement est issu d'un renversement de sens ; Wouter Buikhuisen[2], en 1965, pour parler des jeunes blousons noirs néerlandais, avait proposé le terme provo[3].

Le mouvement se revendique de l'anarchisme et du mouvement CoBrA[4]. Il n'est plus question du classique schéma de la lutte des classes ; selon Provo, le premier groupe est constitué du peuple-consommateur, le deuxième est celui qui porte en lui les germes de la révolte à savoir le provotariat[5]. «Les provos prêchent le rejet des disciplines et des hiérarchies de la société industrielle, de l'Est comme de l'Ouest , au profit d'une société dite "ludique", où les virtualités créatrices de chacun pourraient s'exercer dans une sorte de révolution permanente dans le jeu, qui reléguerait au second plan les cloisonnements imposés par la division du travail[6]

Si le mouvement est en premier lieu amstellodamois, dès 1966 il essaime dans une vingtaine de villes tant aux Pays-Bas qu'en Belgique : cela représente une centaine de personnes qui se reconnaissent dans le mouvement. Les lecteurs des publications provos sont plus nombreux : à peu près 35 000 en 1966, 90 000 en 1967.

Les thèmes abordés sont la guerre du Vietnam, la lutte du Tiers-Monde, la liberté sexuelle, la monarchie néerlandaise. Les graffitis, les tracts, les happenings[7] sont les moyens privilégiés pour diffuser les idées. Mais Provo agit aussi pour changer le quotidien des concitoyens : ce sont les plans blancs (bicyclette blanche gratuite, pour éviter la pollution, la cheminée blanche, pour contrer la spéculation la maison blanche... Ce blanc se retrouve dans les vêtements des militants ; ceux-ci accolant à cette couleur l'idée de non-violence. C'est bien un renouvellement de la politique et Provo parle de pol art [8].

Le mouvement ne dédaigne pas l'image et les médias :«Provo est une image». Provoquer et mystifier n'ont qu'un seul but : éveiller la conscience des gens. Ce seront les bombes fumigènes sur le cortège nuptial de la princesse Béatrix et de Claus von Amsberg le 10 mars 1966, ou la participation aux élections municipales d'Amsterdam en juin 1966.

Mais particulièrement vite le mouvement s'institutionnalise : quasiment dès l'été 1966. ce sont les milliers de jeunes qui font le voyage à Amsterdam, c'est cette agence de tourisme qui propose de rencontrer les provos, ce sont les chefs de file qui tirent un bilan de leur engagement...

En mai 1967, le mouvement se dissout après un gigantesque happening dans le Vondelpark d'Amsterdam.


«À plus d'un titre provo a inspiré à la fois la contre-culture européenne et américaine et le courant militant de Mai 68, des étudiants de Milan et de Prague[9]»

Personnalités liées au mouvement

Notes

  1. Le Million - L'encyclopédie de l'ensemble des pays du monde, vol. III "Europe", éd. Grange Batelière (Paris), Kister S. A. (Genève), Agence belge des grandes éditions (Bruxelles), 1970
  2. dans sa thèse universitaire Achtergronden bij nozemgedrag
  3. le mot le plus employé par la population étant nozem
  4. par l'intermédiaire du peintre Constant Nieuwenhuijs
  5. ce sont les étudiants, les artistes, les beatniks, les marginaux.
  6. Niek Pas Provos in La France des années 1968, Syllepse, 2008
  7. chaque samedi soir sur la place du Spui à Amsterdam
  8. political art en référence au pop art
  9. Niek Pas, Provos in La France des années 1968, Syllepse, 2008
  10. L'historie des Pays-Bas - 1966

Bibliographie

Liens externes


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