Jeunes hégéliens

Les jeunes hégéliens, nommés aussi "hégéliens de gauche", sont un groupe de philosophes allemands du milieu du dix-neuvième siècle.



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Histoire de la philosophie

Les jeunes hégéliens, nommés aussi "hégéliens de gauche", sont un groupe de philosophes allemands du milieu du dix-neuvième siècle.

Par opposition aux vieux hégéliens ou "hégéliens de droite" qui préconisent le maintien du dispositif du maître et de sa théologie, les jeunes hégéliens critiquent le caractère religieux et conservateur du dispositif de Hegel mais en en conservant l'aspect révolutionnaire.

L'expression jeunes hégéliens désignait au début seulement la jeune génération des élèves de Hegel, élèves qui, alors, poursuivaient et prolongeait par leurs études la philosophie de Hegel. L'expression a pris la signification de hégéliens de gauche, qui représente le mouvement révolutionnaire qui se réclama de Hegel. La distinction vient initialement de l'œuvre même de Hegel. En effet, pour Hegel, le jeune est un être accroché au singulier, avide d'avenir, refusant le monde tel qu'il est , voulant le modifier selon ses exigences et ses illusions, au contraire des anciens, calmes, pondérés et ayant en vue le "général". Notons que les jeunes hégéliens se sont opposés à cette distinction. La distinction entre gauche hégélienne et droite hégélienne vient quant à elle du clivage politique du parlement français (clivage datant de 1793). En général la division de l'école hégélienne provient de l'œuvre de Hegel elle-même, et surtout du contraste entre l'aspect révolutionnaire de sa méthode et les conclusions conservatrices de son dispositif.

Le mouvement des jeunes hégéliens

Le premier d'entre eux est David Strauss, qui dans sa Vie de Jésus (1837) conteste la réalité historique décrite par les évangiles. Il est important de noter ici que le livre de David Strauss eut un important retentissement, surtout en Allemagne, et qu'il joua un grand rôle dans le declin du christianisme à l'époque, d'ailleurs, Nietzsche, issu d'une famille de pasteurs luthériens, perdra sa foi à la lecture de ce livre.

Suit Bruno Bauer, qui, en réaction au livre de Strauss, se plonge dans l'étude des évangiles et publie plusieurs "critiques" de ses livres ainsi qu'un pamphlet satirique (peut-être coécrit par Karl Marx) qui montre un chrétien critiquer le caractère profondément athée d'une philosophie hégélienne empreinte de christianisme ; il se sert par conséquent du point de vue d'un chrétien pour montrer que sous le couvert de conserver la religion chrétienne, Hegel est en fait l'auteur d'un dispositif athée, d'un crypto-athéisme en quelque sorte.

Feuerbach fait un temps partie des jeunes hégéliens, puis s'en détache. Dans L'Essence du christianisme (1841) il affirme que Dieu n'est que la projection par l'homme de sa propre essence, que L'Homme a crée Dieu à son image et que L'Homme est Dieu de l'Homme (Homo homini Deus).

Les thèmes abordés ne seront pas uniquement religieux mais également politiques, avec par exemple Arnold Ruge ou le jeune Karl Marx, alors partisan de Feuerbach.

Vient enfin Stirner, qui, avec son ouvrage L'Unique et sa propriété (1844), radicalise les critiques et dénonce les "insurrections théologiques" des jeunes hégéliens, qu'il accuse de ne pas sortir du cercle magique du christianisme et de perpétuer la domination d'un être supérieur, d'un "fantôme" que ce soit Dieu, l'État, l'Histoire ou l'Homme.

À l'époque, Bakounine fut un "disciple" enthousiaste de la gauche hégélienne.

Utilisations et critiques de Hegel

Les jeunes hégéliens peuvent être reconnus comme véritablement hégéliens dans le sens où ils reprennent à leur compte et utilisent des méthodes hégéliennes, telles que la dialectique ou la négation de la négation. Mais cet hégélianisme est purement formel et les jeunes hégéliens ne manquent pas une occasion de critiquer Hegel, lorsque bien même ils se servent de certaines de ses formules. Les critiques portées contre le dispositif de Hegel, touchent en premier lieu les questions religieuses et surtout des affirmations telles que l'identité de la théologie et de la philosophie ou encore la supériorité objective et le caractère absolu de la religion chrétienne. Les jeunes hégéliens se sont aussi opposés à l'église (luthérienne en particulier) et au prosélytisme de celle-ci. Ainsi c'est en premier lieu sur le plan du rapport au christianisme que se sont distingués les jeunes hégéliens, car l'ensemble des jeunes hégéliens furent athées et critiques de la religion révélée. Les jeunes hégéliens ne se sont pas arrêtés à la religion et ont porté le débat jusqu'aux questions politiques. Sur le plan politique, ils sont révolutionnaires et refusent avec vigueur les conclusions conservatrices de Hegel, comme par exemple l'achèvement de l'histoire dans l'avènement de la Prusse impériale, et d'une façon plus générale le soutien apporté par ce dernier à la Prusse impériale. Les jeunes hégéliens envisagent, de diverses façons, une vaste transformation de la société. En général, l'époque des jeunes hégéliens est une époque politiquement agitée et où une révolution semble se dessiner. Dans ce sens on considère généralement que le mouvement des jeunes hégéliens était précurseur de la Révolution allemande de 1848. Cette "révolution manquée" jeta le discrédit sur ce mouvement philosophique qui tomba ensuite dans l'oubli, quoique son influence reste importante, à travers Marx et le marxisme surtout, mais également dans l'humanisme (Feuerbach) et l'anarchisme (Stirner).


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