Attentat de la piazza Fontana

La piazza Fontana est une place du centre de Milan. Cette place est sinistrement devenue célèbre à cause des attentats qui s'y sont produit le 12 décembre 1969 faisant 16 morts et 88 blessés.



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La piazza Fontana est une place du centre de Milan. Cette place est sinistrement devenue célèbre à cause des attentats qui s'y sont produit le 12 décembre 1969 faisant 16 morts et 88 blessés. C'est aussi l'un des facteurs qui ont présidé à l'apparition des Brigades Rouges, en poussant certains militants d'extrême-gauche à choisir la «lutte armée». Cet événement est le principal point de départ des «années de plomb» italiennes, et demeure un point controversé de l'Histoire contemporaine de l'Italie.

Décembre 1969

Le 12 décembre 1969, une bombe éclate dans la Banca dell'Agricoltura sur la piazza Fontana, dans le centre de Milan, faisant seize morts et une centaine de blessés. Aussitôt, l'extrême gauche est accusée, surtout les anarchistes. Quatre mille personnes sont arrêtées par la police[1]. Le danseur Pietro Valpreda est emprisonné, alors que le cheminot Giuseppe Pinelli, un anarchiste accusé de l'attentat, fait une chute mortelle du quatrième étage du commissariat où il était interrogé, dans des circonstances controversées (c'est le thème de la pièce de Dario Fo, "Mort accidentelle d'un anarchiste"). Le commissaire Luigi Calabresi est accusé d'être responsable, mais l'enquête aboutit à sa relaxe. Deux ans et demi plus tard, le 17 mai 1972, il est victime d'un assassinat pour lequel des années après sera condamné Adriano Sofri, un des leaders de l'organisation Lotta Continua, mais aussi d'autres anciens activistes.

Des militants d'extrême-droite (surtout Mario Merlino) mais aussi des membres des services secrets italiens, avaient réussi à s'infiltrer dans des groupes anarchistes.

Selon l'auteur d'extrême-droite François Duprat, lors du cortège funèbre suivant les attentats, 80 000 personnes manifestèrent, dont 30 à 40 000 Missini faisant le salut fasciste[2].

Responsabilités néofascistes présumées dans l'attentat

Dans les années 1980, le terroriste néo-fasciste Vincenzo Vinciguerra déclara au juge Felice Casson que l'attentat visait à la proclamation de l'état d'urgence ainsi qu'à pousser l'Italie vers un régime autoritaire[3].

En 1989, le fondateur d'Avanguardia Nazionale , Stefano Delle Chiaie, fut arrêté à Caracas et extradé en Italie afin d'être jugé pour ses responsabilités dans l'attentat de 1969. Il fut cependant acquitté par la Cour d'assise de Catanzaro en 1989, de même que son camarade Massimiliano Fachini.

En 1997, trois anciens militants néo-fascistes d'Ordine Nuovo, Carlo Maria Maggi, Delfo Zorzi et Giancarlo Rognoni, ont été mis en examen pour l'attentat. En 1998, David Carrett, un officier de la US Navy, est mis en examen pour sa participation à l'attentat; il est aussi accusé d'espionnage politique et militaire. Le juge Guido Salvini ouvre aussi une enquête contre Sergio Minetto, un responsable italien du service d'intelligence de l'Otan, et le collaboratore di giustiza (accusé qui participe avec la justice) Carlo Digilio, soupçonné d'être un indic de la CIA.

Mais le 12 mars 2004, la Cour d'appel de Milan annule les peines prononcées contre les trois accusés d'Ordine Nuovo, condamnés en première instance[4]. Carlo Digilio recevait l'immunité en échange de sa participation aux enquêtes, en accord avec le statut italien des collaboratore di giustizia .

Une enquête journalistique spécifiquement complète reste à ce jour "L'orchestre Noir " documentaire réalisé par Frédéric Laurent et Fabrizio Calvi en 1997 et diffusé sur ARTE en 2 soirées en 1998. Elle soulève un coin du voile sur d'envisageables manipulations par l'organisation GLADIO de neo-fascistes italiens membres de petits groupes à droite du MSI comme Ordine Nuovo ou Avanguardia Nazionale. L'objectif des attentats (dont celui de la Piazza Fontana) aurait été de déclencher, sinon un coup d'état, du moins une déclaration d'état d'urgence.

Thèse de la «stratégie de la tension»

Selon une théorie controversée, une partie de l'appareil d'État, en lien avec la CIA, aurait entretenu un climat de peur pour favoriser l'arrivée au pouvoir d'un régime dictatorial, comme en Grèce en 1967.

Au début des années 1990, la révélation de l'existence du réseau Gladio, une organisation paramilitaire clandestine (stay-behind) de l'OTAN, a entraîné de nouvelles spéculations sur ce thème.

En 2000, un document publié en 2000 par des élus des Démocrates de gauche participant à la commissione stragi du parlement italien (commission d'enquête sur les massacres) a conclu que Washington avait soutenu «une stratégie de la tension visant à empêcher le PCI, et , dans une moindre mesure, le PSI à atteindre le pouvoir». Celle-ci aurait compris des attaques terroristes false flag, attribuées à la partie adverse, en l'occurrence l'extrême-gauche et la mouvance autonome. Néanmoins, l'enquête judiciaire n'a établi aucun lien direct entre le réseau de l'OTAN et les néofascistes impliqués dans l'attentat.

Ce document, dépourvu de valeur officielle, qui comporte des erreurs factuelles et accuse appelément des membres d'Alliance nationale, a génèré de vifs échanges au parlement italien et s'est vu qualifié par le président du Sénat italien Nicola Mancino d'«exemple de suffisance intellectuelle» («esempio di supponenza intellettuale») [5].

Bibliographie

Notes et références

  1. (en) "1969 : Deadly bomb blasts in Italy", BBC News
  2. François Duprat, L'Ascension du M. S. I. , Les Sept Couleurs, 1972, p. 106
  3. Luigi Cipriani, Intervista su Vincenzo Vinciguerra al giornalista Paolo Cucchiarelli (Ansa) 1 settembre 1992
  4. Repubblica. it/politica : Piazza Fontana, nessun colpevole Assolti in appello gli imputati
  5. Mancino : Ds supponenti sulle stragi Corriere della sera, 24 juin 2000
  6. (en) The Journal of Intelligence History, Volume 5, Number 1 été 2005.

Filmographie

Voir aussi


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