Entartage

L'entartage est un acte consistant à lancer ou le plus fréquemment, à «écraser» une tarte à la crème à la figure d'une personnalité lors d'un événement public, pour souligner, selon les auteurs, l'absurdité des propos ou des actions de la «victime».



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Médias - Anarchisme

L'entartage est un acte consistant à lancer ou le plus fréquemment, à «écraser» une tarte à la crème (ou plus simplement, une assiette en carton remplie de crème fouettée) à la figure d'une personnalité lors d'un événement public, pour souligner, selon les auteurs, l'absurdité des propos ou des actions de la «victime».

Principe

L'entartage est une condamnation publique par le ridicule. Généralement, l'entarteur cherchera à commettre son délit dans un contexte où la couverture médiatique sera principale. Il sera quelquefois membre d'une organisation activiste, protestant contre une politique gouvernementale, économique. La victime est par conséquent le plus souvent un sujet de controverse. L'entartage servira dans ce contexte à mettre la puce à l'oreille au public, et couvrira de ridicule sa victime.

L'entartage a comme origine la célèbre bataille de tarte à la crème du film muet The Battle of the Century avec Laurel et Hardy, réalisé par Clyde Bruckman en 1927.

Il existe quelques entarteurs connus tel que le belge Noël Godin qui compte parmi ses victimes Bill Gates le 4 février 1998. Au Canada, les «entartistes» se sont fait les spécialistes de l'entartage, visant l'ensemble des personnalités politiques qui dirigent le pays. Leur action se veut une forme non agressive d'anarchisme.

Suites judiciaires

Ces actes sont diversement appréciés : au Canada et en France, par exemple, l'entarteur peut être traduit en justice.

Bill Gates

Bill Gates n'a pas porté plainte contre ses entarteurs.

Noël Godin

Philippe Douste-Blazy a porté plainte contre Noël Godin suite à son entartage. Ce dernier a été relaxé. Son avocat a expliqué que «c'était une vieille tradition belge d'entarter les fâcheux, ou plus précisément les pompeux cornichons»[1].

Jean-Pierre Chevènement a aussi porté plainte contre Noël Godin suite à son entartage. Ce dernier a été condamné à 800 euros d'amende pour «violences volontaires avec préméditation».

Nancy

Le tribunal correctionnel de Nancy, considère l'entartage comme un délit de violence volontaire. Les deux responsables de l'association Hermaphrodite ont été condamnés à une amende de 250 euros chacun, plus 600 euros pour les frais d'avocat de la partie adverse et au versement de 800 euros au titre du préjudice moral et de 12, 10 euros pour les frais de pressing suite à l'entartrage du président de l'Université Nancy 2[2]

Bernard-Henri Lévy

Bernard-Henri Lévy a été victime de sept entartages en Belgique et en France. En 1985, il a réussi à rattraper son agresseur qui fuyait ainsi qu'à le jeter par terre, pour lui intimer ensuite : «Lève-toi vite, ou je t'écrase la gueule à coups de talon !»[3]. La scène, filmée, a été beaucoup diffusée, surtout par Coluche et Pierre Desproges. Cela lui a aussi valu une chanson de Renaud, L'entarté.

Lors du Salon du livre de Paris le 18 mars 2006, Bernard-Henri Lévy a été entarté à deux reprises [4].

Ségolène Royal

Le 16 juin 2006, sur le parvis de la gare de La Rochelle, Ségolène Royal a été victime d'un entartage[5] au «fraisier à la chantilly» par Jonathan Joly[6], un étudiant en lettres de 22 ans, qui a été immédiatement arrêté. Il a été relâché par la police après vingt heures de garde à vue.

Par son geste, qu'il a qualifié de symbolique et d'humoristique[7], Jonathan Joly entendait dénoncer la dérive conservatrice et sécuritaire du discours mais aussi l'importance accordée à l'image de la présidente de la région Poitou-Charentes, qui menait sa campagne pour l'élection présidentielle de 2007. Selon lui, «de par ses positions et ses déclarations, Ségolène Royal est ce qu'il y a de pire pour la gauche plurielle. Elle représente l'horizon bouché de la politique socialiste»[8]. Noël Godin résumera ainsi le contexte de l'action :«Il a choisi le moment parfait, après qu'elle se soit exprimée crapoteusement en proposant d'encadrer militairement les jeunes délinquants, de la folie pure.»[9]

Ségolène Royal s'est dit inquiète pour sa sécurité selon Le Parisien et a déclaré : «Dans n'importe quel pays démocratique, on m'aurait accordé une protection rapprochée. J'ai pris un gâteau, cela aurait pu être bien plus grave… Cet acte doit être puni comme n'importe quelle agression». Elle a immédiatement déposé une plainte[10] à l'encontre du jeune homme pour «violence volontaire préméditée avec arme par destination» (passible de 3 ans de prison), strict de sa part des excuses qu'elle n'obtiendra pas. Elle a aussi demandé aux agences de presse de ne pas diffuser les photographies de l'incident. Le maire socialiste de La Rochelle, Maxime Bono, atteint par des éclaboussures, s'est joint à la plainte.

Ségolène Royal a expliqué que sa plainte avait une «visée éducative» et a proposé à son entarteur un emploi saisonnier rémunéré pour l'été au Conseil régional de Poitou-Charentes, afin «qu'il se rende compte du travail important que réalisent les élus et les services publics, élus qui ne sauraient accepter sans réagir d'être atteints dans l'exercice de leur fonction», ce à quoi Jonathan Joly a répliqué «Je n'ai pas vraiment de leçon à recevoir. Elle me propose de voir le travail réalisé dans les services publics mais je travaille dans l'animation à la mairie de La Rochelle !»[11].

Le 27 juillet 2006, Jonathan Joly a été condamné par le tribunal correctionnel de La Rochelle à 150 euros d'amende avec sursis, sans inscription au casier judiciaire.

Notes et références

Liens externes

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"Histoires d'entartage"

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