Le Libertaire

Le Libertaire est un journal anarchiste fondé à New York en 1858 par Joseph Déjacque. Le titre disparaît en 1861. Il reparaît en 1892 à Alger, puis de 1893 à 1894 à Saint-Josse-ten-Noode, en Belgique.



Catégories :

Presse politique française - Presse anarchiste - Média anarchiste - Anarchisme - Le Libertaire - Presse anarchiste en France - Anarchisme en France

Le Libertaire (1858-1861)
Le Libertaire (1858-1861).png

Pays États-Unis États-Unis
Langue (s) Français
Périodicité Irrégulière
Genre
Prix au numéro 1 sou, puis 5 cents
Date de fondation 9 juin 1858
Date du dernier numéro 1861
Ville d'édition New York

ISSN -
Le Libertaire (1893-1894)
Le Libertaire (1893-1894).gif

Pays Belgique Belgique
Langue (s) Français
Périodicité Bimensuelle
Genre
Fondateur
Date de fondation 23 octobre 1893
Date du dernier numéro 10 mars 1894
Ville d'édition Bruxelles

ISSN -
Le Libertaire (1895-1914)
Pays France France
Langue (s) Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre
Prix au numéro 10 centimes
Fondateur Sébastien Faure
Date de fondation 16 novembre 1895
Ville d'édition Paris
Marseille
Paris

ISSN -

Le Libertaire est un journal anarchiste fondé à New York en 1858 par Joseph Déjacque. Le titre disparaît en 1861. Il reparaît en 1892 à Alger, puis de 1893 à 1894 à Saint-Josse-ten-Noode, en Belgique[1]. Le 16 novembre 1895, Sébastien Faure lance Le Libertaire, hebdomadaire qui deviendra l'un des titres principaux de la presse anarchiste de l'époque avec Les Temps Nouveaux et La Sociale [2].

Histoire

Le Libertaire (1858-1861)

Le Libertaire (1858-1861)

Le premier numéro du journal Le Libertaire parait à New York le 9 juin 1858. Son unique animateur est Joseph Déjacque, écrivain et publiciste anarchiste, réfugié aux États-Unis depuis 1854 pour échapper à une peine d'emprisonnement prononcée le 22 octobre 1851 par la Cour d'assises de la Seine.

Poursuivi pour «excitations à la haine et au mépris du gouvernement de la République, à la haine et au mépris des citoyens les uns contre les autres, enfin l'apologie de faits qualifiés crimes par la loi pénale» par le gouvernement de Louis-Napoléon Bonaparte, le tribunal ordonne la destruction de son recueil de poésies, Les Lazaréennes, fables et poésies sociales, et condamne Joseph Déjacque à deux ans de prison et 2000 francs d'amende[3]. Pour échapper à cette condamnation, il se réfugie en premier lieu à Bruxelles, puis à Londres, avant de rejoindre Jersey et enfin les États-Unis[4].

Républicain socialiste, brisé par les massacres de juin 1848, Joseph Déjacque ne tarde pas à radicaliser ses positions ainsi qu'à rejeter toute forme d'autorité, d'exploitation et de privilège économique. Dans La question révolutionnaire, ouvrage publié en 1854, il attaque la religion, la famille, la propriété, le gouvernement, et s'efforce de démontrer leurs «effets dévastateurs»[4].

Le Libertaire, journal du mouvement social, lui permet d'exposer ce qu'il considère comme la «vraie anarchie», l'«anarchie radicale» fondée sur la «liberté absolue»[4]. Dans le premier numéro, il précise le programme du Libertaire : «Il a pour principe, un et supérieur : La liberté et en tout et pour tous. Il ne reconnaît d'autorité que l'autorité du progrès. En tout et pour tous, il veut l'abolition de l'ensemble des esclavages sous l'ensemble des formes, l'affranchissement de l'ensemble des chairs et de l'ensemble des intelligences[5]».

Le titre parait jusqu'en janvier ou février 1861.

Le Libertaire (1893-1894)

Le 23 octobre 1893 parait à Bruxelles (Belgique), le bimensuel Le Libertaire sous-titré Organe socialiste-révolutionnaire des groupes de St-Josse-ten-Noode. Fondé par Henri Willems (administrateur) et Charles Herkelbœck (imprimeur), il fait suite au journal L'Antipatriote (1892-1894) des mêmes auteurs. Poursuivi le 5 avril 1894 pour «délit de presse» suite à un article à la mémoire d'Auguste Vaillant dans L'Antipatriote, Henri Willems et Charles Herkelbœck sont condamnés par contumace à quatre ans de prison et 1000 francs d'amende par la Cour d'assises du Brabant[6]. Le journal cesse de paraître après l'onzième numéro daté du 10 mars 1894[1].

Le Libertaire (1895-1914)

Le 16 novembre 1895, Sébastien Faure lance Le Libertaire. Au contraire de une idée répandue, Louise Michel n'est pas co-fondatrice du journal[7]. Ce dernier est d'ailleurs sous-titré «Fondé par S. Faure» jusqu'à son trente-troisième numéro[1]. Le journal paraît de 1895 à 1914, avec une parenthèse de février à décembre 1899, période où l'hebdomadaire est remplacé par le quotidien Le Journal du peuple . À partir d'août 1899, paraît Le Libertaire «illustré» en supplément du quotidien. Il continuera sa vie jusqu'à l'arrêt de ce dernier, en août 1914, où ses positions antimilitaristes l'obligent à cesser sa parution, après 960 numéros.

Le Libertaire (1919-1939)

Après une tentative réfractaire en 1917[8], la parution reprend en 1919 et sans interruption jusqu'en 1939, la parution doit s'arrêter avec la guerre. Elle sera, de décembre 1923 à mars 1925, une nouvelle fois quotidienne pour 479 numéros.

Le Libertaire (1944-1953)

Le 21 décembre 1944, Le Libertaire reparaît en premier lieu suivant une parution irrégulière puis bimensuelle due aux restrictions de papier. Il reprend sa forme hebdomadaire à partir d'avril 1946. C'est l'âge d'or du Libertaire, où participent alors entre autres Georges Brassens - qui sera même un des permanents du journal -, Léo Ferré, André Breton, Armand Robin et Albert Camus.

La FCL et son organe Le Libertaire, qui soutiennent alors les indépendantistes algériens, sont criblé de dettes dues aux procès intentés par l'État français[9]. Lors du conseil national du 17 juillet 1956, la FCL se résout à "suspendre" la parution du Libertaire.

Entre 1968 et 1972, l'Union Fédérale des Anarchiste reprend le titre l'espace de 10 numéros.

En 1977 le titre est reprit pour un numéro (ronéoté) par le group Fresnes-Antony de la Fédération Anarchiste

En mai 1978, Le Libertaire reparaît, il est alors édité par des membres de la Fédération Anarchiste en rupture avec la ligne de cette dernière. En 1979, le rédacteur du Libertaire, Jean-Pierre Jacquinot quitte cette organisation et fonde avec Maurice Laisant (lui-même exclu en 1979 de la Fédération Anarchiste) et d'autres groupes (groupe Germinal, groupe Ni dieux ni maîtres... ) l'Union Anarchiste au congrès de Nevers (novembre 1979). Le Libertaire sera alors l'organe — non officiel — de cette organisation. Progressivement, la part rédactionnelle du Groupe Jules Durand devient prépondérante (le sous-titre traduisant cette évolution en premier lieu revue éditée par les groupes Jules Durand, Atelier du Soir, Germinal, puis Jules Durand et Atelier du soir, puis par le Groupe Jules Durand et des individus de l'Union Anarchiste).

Au congrès de Dijon (1993) de l'Union Anarchiste, Jean-Pierre Jacquinot — absent — est exclu. Au congrès de l'année suivante — Saint Léger-les-Vignes, 1994 — la rupture est consommée, le groupe Jules Durand se retire alors de l'Union Anarchiste, emportant Le Libertaire avec lui. L'année suivante (Assemblée Générale du Havre, septembre 1995) le groupe éditeur et d'autres militants (anciens membres de l'Union anarchiste, entre autres) fondent la Coordination Anarchiste, Le Libertaire en devient l'organe — toujours non-officiel —. En 2001 devant le constat d'échec de cette organisation, le groupe Jules Durand décide de la mettre en sommeil (mais continu a s'en réclamer)

En novembre 2005, les difficultés financières contraignent le groupe à cesser la publication papier, depuis le journal continue sa parution via l'internet.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Notes

  1. René Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d'expression française, 1880-1983, Aix-Marseille, 1987
  2. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. «Tel», 1992 (ISBN 2070724980)
  3. Fernand Drujon, Catalogue des ouvrages rédigés et dessins de toute nature poursuivis, supprimés ou condamnés depuis le 21 octobre 1814 jusqu'au 31 juillet 1877, E. Rouveyre, Paris, 1879, p. 218-219
  4. Gætano Manfredonia, La chanson anarchiste en France des origines à 1914, Paris, L'Harmattan, 1997 p. 82-94
  5. Joseph Déjacque, Le Libertaire, Le Libertaire, New York, 9 juin 1858
  6. R. D, Charles Herkelbœck, Dictionnaire mondial des militants anarchistes, sur militants-anarchistes. info, 2007
  7. Louis Louvet, Les Origines de notre journal, II, Le Monde libertaire, sur federation-anarchiste. org, 1965
  8. Pour l'histoire à partir de 1917 : voir le site de Fabrice Magnone sur «Le Libertaire» (1917-1956)  : autopsie d'un organe anarchiste : http ://libertaire. org.
  9. L'hebdomadaire disparait en juillet 1956, trois ans après une scission-exclusion en 1953 qui a vu naître la Fédération communiste libertaire (FCL) qui garde le titre.

Recherche sur Google Images :



"Le Libertaire, Journal du"

L'image ci-contre est extraite du site fr.wikipedia.org

Il est possible que cette image soit réduite par rapport à l'originale. Elle est peut-être protégée par des droits d'auteur.

Voir l'image en taille réelle (577 x 832 - 711 ko - png)

Refaire la recherche sur Google Images

Recherche sur Amazone (livres) :




Ce texte est issu de l'encyclopédie Wikipedia. Vous pouvez consulter sa version originale dans cette encyclopédie à l'adresse http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Libertaire.
Voir la liste des contributeurs.
La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 09/12/2009.
Ce texte est disponible sous les termes de la licence de documentation libre GNU (GFDL).
La liste des définitions proposées en tête de page est une sélection parmi les résultats obtenus à l'aide de la commande "define:" de Google.
Cette page fait partie du projet Wikibis.
Accueil Recherche Aller au contenuDébut page
ContactContact ImprimerImprimer liens d'évitement et raccourcis clavierAccessibilité
Aller au menu